Métro

Ce matin, la voiture de Julien est tombée en panne, il a été obligé pour se rendre au travail, de prendre le RER puis le métro. Après avoir passé vingt minutes dans le RER, Julien est dans les couloirs du métro, il suit la masse. Dans un grand flux, de nombreux cadres, banquiers ou autres avocats marchent vite, très vite pour ne pas être en retard au travail. Ils sont tout têtes basses. Ils marchent comme les esclaves dans les champs de canne à sucre lors de la traite des noirs. Mais eux ne savent pas qu’ils sont esclaves. Ils marchent vite, se bousculent, ne se pardonnent pas, ils n’ont pas le temps. Le temps c’est de l’argent donc ils foncent toujours plus vite. Ils croisent quelques clochards mais ne les regardent pas, ils sont indifférents à la misère, complètement égoïstes. Ils ne rigolent plus, ne pleurent plus, ils ne se jouent plus de la vie. Comme dit le sage africain, l’homme blanc a toujours une montre mais il n’a pas le temps. Emmené par la foule, Julien avance toujours plus vite et il monte dans le métro. Tout le monde est entassé les uns sur les autres. L’odeur qui émane des aisselles est encore agréable mais elle ne le sera plus ce soir. Julien n’aime pas ça c’est pourquoi il prend la voiture d’habitude pour venir au boulot. Il sort du métro au bout de cinq minutes épuisé. Et il se dirige vers le siège social de son entreprise en plein cœur de la Défense.